L'édito 2025 : réconcilier le climat, l'économie et la société : le temps des cerises
2025, un quart de siècle vient de s’écouler en un claquement de doigts, 25 années au cours desquelles la prise de conscience des enjeux climatiques et des conséquences des activités humaines sur notre environnement s’est renforcée.
Malheureusement, les désirs de liberté, de solidarité et d’équilibre avec la nature se heurtent plus que jamais à des intérêts divergents et des visions opposées. À l’instar de la fin du XIXe siècle, où les aspirations de justice sociale se heurtaient aux privilèges d’un système figé, notre époque doit relever un nouveau défi : réconcilier les impératifs écologiques avec des équilibres économiques et sociétaux fragilisés.
Alors que le monde affronte une crise climatique sans précédent, la mobilisation collective pour la neutralité carbone semble vaciller. La mise sur pause de la NZAM, la remise en question de la CSRD, et les premiers décrets de Trump 2 illustrent à quel point les pressions économiques et politiques fragilisent les ambitions climatiques. Sur tous les fronts, énergie, biodiversité, évolutions sociétales, les représentants élus, leurs relais influenceurs, les magnats de la tech, les négationnistes du dérèglement climatique et de ses causes anthropiques, participent à la distorsion de cette réalité. On oppose les riches aux pauvres, les entreprises aux salariés, les financiers aux entreprises, l’Europe à ses États membres, la liberté et la régulation. Servies par le foisonnement médiatique, ces divisions nuisent à la mise en oeuvre coordonnée de l’action collective !
Un écho au XIXe siècle : un souffle de révolte et d’espoir
Le parallèle du paradoxe actuel avec celui de la fin du XIXe siècle est frappant. La Commune, dont la chanson « Le temps des cerises » est l’emblème, est encore aujourd’hui une référence historique de la pensée libertaire et des mouvements révolutionnaires ouvriers. À l’époque, les Français sont exaspérés par la défaite face à la Prusse et la capitulation qui s’en suit, mais surtout par des inégalités sociales criantes et l’absence de démocratie directe, en opposition à une démocratie représentative qui les soumet.
Le souffle du printemps 2025 porte les mêmes désirs de liberté, d’épanouissement et de paix, auxquels invite la chanson ! Il porte également les gènes de cette fin de XIXe siècle, cet esprit de révolte est présent sur tous les continents, accéléré par les réseaux sociaux, déformé par les ambitions politiques individuelles, au bénéfice d’intérêts particuliers, exacerbé par un dérèglement climatique qui questionne notre modèle de société. En France, la fragmentation des partis politiques, focalisés sur leur propre devenir et celui de leurs représentants, aggrave cette instabilité.
Le quart de siècle à venir peut tout changer !
Dans ce contexte très incertain, une donnée reste malheureusement invariable : le dérèglement climatique s’amplifie. Johan Rockström, dans son TED Talk “The Tipping Points of Climate Change”, met ainsi en garde contre les points de bascule irréversibles qui menacent l’équilibre de la biodiversité et de nos organisations sociétales. C’est une force de rappel à laquelle il n’est pas possible de se soustraire, tandis que la BCE le rappelle, l’Europe n’a pas assez investi dans la transition climatique pour espérer atteindre l’objectif de 55 % réduction d’émissions de gaz à effet de serre qu’elle s’est fixé pour 2030. En 2050 il sera trop tard !
Les moyens nécessaires à cette transition sont colossaux, mais à notre portée. L’impact investing, outil moderne d’une finance qui se veut au service de la Nature, offre une solution cohérente, complète, utile. L’Océan, mais aussi l’Énergie, la Terre, la Santé sont autant des biens communs à protéger que des solutions à ce futur inédit.
Ne pas renoncer, Agir, Ensemble
Réaffirmer la lutte contre le dérèglement climatique comme une priorité absolue n’est pas une option : c’est une nécessité incontournable. Si certaines alliances vacillent, penser ou laisser penser que le miracle technologique va résoudre l’équation est un mirage, il nous faut retrouver la force et le sens de l’engagement collectif.
« Quand nous chanterons, le temps des cerises, le gai rossignol, le merle moqueur seront tous en fête. Les belles auront la folie en tête et les amoureux du soleil au coeur ! »
Face à ce défi planétaire, les scientifiques le disent, il est encore possible de rêver, de bâtir et d’unir nos forces pour construire un avenir meilleur.